Souvent, quand quelqu’un explose pour une raison anodine en apparence, il y a en fait mille petites raisons qui se sont accumulées au préalable.

Ce matin, ma fille s’est réveillée à 6h, je m’étais couchée à minuit, j’ai les yeux qui piquent. Mais je me lève et m’occupe d’elle.
Au petit déj’, mon fils renverse son verre sur la table et le jus d’orange coule sur son pantalon. Vite, vite, l’heure tourne, je l’aide à nettoyer sa maladresse et à se changer.
Au moment de partir, impossible de retrouver les clés. Je finis par en dégotter un double dans un tiroir du bureau.
En déposant l’aîné à l’école, la maîtresse m’interpelle et me dit combien son comportement est difficile. Elle me propose un rendez-vous, à un horaire qui ne m’arrange pas du tout. Je note et file.
Enfin, me voici devant mon ordinateur, concentrée et appliquée sur ma tâche,

quand un collègue vient me réclamer mon agrafeuse. ça fait combien de fois qu’il l’a perdue son agrafeuse ? Je voudrais travailler tranquillement et arrêter d’être interrompue. Je vocifère à travers la pièce devant mon collègue décontenancé.

Je n’ai pas pris conscience au cours de la matinée que je tamponnais doucement mais sûrement ma carte de fidélité. A chaque difficulté, mon corps me manifestait mon inconfort. Je l’ignorais et tentais de répondre au mieux à la situation, en prenant sur moi. Alors, à chaque fois, j’ai tamponné une case de ma carte de fidélité. Mon collègue a gagné le Jack Pot en tamponnant la dernière case. C’est lui qui a été le réceptacle de mon énervement contenu et augmenté toute la matinée.

Prendre conscience de l’état de ma carte de fidélité.
Prendre quelques secondes pour mesurer son effet sur mon humeur.
Prendre quelques secondes supplémentaires pour essayer différentes techniques qui permettent de vider un peu, voire beaucoup, la carte de fidélité : souffler lentement, regarder la nature, me reconnecter à moi et à mes besoins, à chacun sa méthode !

et puis, à chaque fois que j’irai jusqu’à la dernière case, reprendre le fil qui m’y a conduit, apprendre de mes erreurs, réfléchir à ce que j’aurais pu faire pour ne pas en arriver là. Et tenter de ne pas recommencer la prochaine fois, petit à petit, étape par étape !

Je vous souhaite une belle journée!

Ségolène